Interview – Charlotte Abraham : de Proville au Pôle France.

Interview – Charlotte Abraham : de Proville au Pôle France.

Charlotte Abraham, 16ans au mois de mai et ancienne poliste de Wattignies, est entrée au Pôle France en septembre 2020. Huit mois après, elle a accepté de revenir avec nous sur son parcours de basketteuse : de ses débuts à Proville, à son entrée à l’INSEP. 

– Bonjour charlotte, peux-tu te présenter et nous raconter ton parcours  ?

Je viens de Haynecourt un tout petit village à côté de Cambrai. J’ai commencé le basket complètement par hasard, j’étais toujours la plus grande de ma classe et on me demandait souvent si je faisais du basket, alors je suis allée m’inscrire. Pourtant, dans ma famille on fait de tout, sauf du basket : moto, danse…

– Par quels clubs es-tu passée ? Et que t’ont-ils apporté selon toi ?

J’ai débuté le basket à Proville où je ne jouais qu’avec des garçons, puis je suis allée à Cambrai où il y avait une équipe de filles. Là-bas j’ai développé l’aspect technique. Je m’entraînais beaucoup. Il y avait des jours où je faisais deux entraînements avec deux catégories différentes, ou avec des garçons. Je faisais aussi des entraînements individualisés, mon coach croyait en moi. Après ma deuxième année en benjamine, j’ai intégré le club d’Arras Pays d’Artois. Trois fois par semaine, après l’école, je partais directement à l’entraînement. Le vendredi soir on avait entraînement avec les polistes qui revenaient de leur semaine de travail au Pôle Espoir. J’étais fan d’elles et je voulais faire comme elles, je voulais savoir comment elles travaillaient au pôle et avoir un rôle majeur dans l’équipe. L’année d’après je suis rentrée au pôle. C’était vraiment génial. Tu t’entraînes tous les jours, tout est à proximité… ça change la vie. On apprend beaucoup de choses, même au-delà du basket et on y crée des amitiés fortes !

– Qu’est-ce que tu retiens de tes années au pôle espoirs de Wattignies et qu’est-ce que ça t’a apporté selon toi ?

Mes années au pôle m’ont permis d’apprendre à me connaître, à connaître mes coéquipières. J’ai pu développer des choses techniquement et mentalement. On découvre aussi des outils de récupération ou de performance. Et bien sûr on fait la rencontre de supers amis et de supers coachs.
Je retiens la discipline. Je me souviens qu’un matin à l’entraînement on ne savait pas le thème de la séance, on est venu les mains dans les poches. On n’était pas prêts à s’entraîner. Alors on a couru pendant que ceux qui savaient le thème de l’entraînement, s’entraînaient. Ça m’a mis la rage. Alors après je savais le thème de chaque séance, par cœur.

– Les sélections, le pôle espoirs, le pôle France… tout a commencé par les sélections départementales pour toi, non ?

Oui, j’étais en sélection départementale du Nord avec un an d’avance et puis comme j’ai changé de club et aussi de département je suis ensuite allée en sélection du Pas-de-Calais avec ma génération. C’était génial, c’était la première fois que je faisais des tournois de sélections avec des nouvelles coéquipières. Les dimanches il y avait des entraînements que j’aimais bien parce que ce n’était pas le même niveau qu’en club et là on pouvait vraiment s’évaluer par rapports aux autres joueuses.

– Quelle est pour toi la plus grande différence entre le Pôle Espoirs de Wattignies (le CREPS) et le Pôle France (l’INSEP) ?

Pour moi la plus grande différence c’est l’intensité. Le rythme de la journée et des entraînements, est plus pêchu. Tout s’enchaîne et on ne voit pas le temps passer. Et puis à l’INSEP, tout est plus grand : le self, l’unité médicale, le dispositif mis en place pour les cours…

– Ça va faire presque 8 mois que tu es à l’INSEP maintenant. Comment s’est passée ton intégration ? Est-ce que tu peux nous décrire une journée type pour toi ?

Mon intégration s’est bien passée. On apprend vite à se connaître parce qu’on est tout le temps ensemble. Lors d’une journée type je me lève à 7h, je déjeune à 7h20, les cours commencent à 7h55 et se terminent à 10h35. Ensuite on part à l’entraînement qui débute à 11h et se termine vers 13h. On se douche, on mange et on a un peu de temps libre avant de repartir en cours pour 14h25 jusqu’à 16h15. On repart à l’entraînement de 16h30 à 18h15, puis on se douche, on mange et on a de nouveau un peu de temps libre. Ensuite on retourne à la scolarité à 20h30 pour l’étude et finalement on retourne dans notre chambre vers 21h50. On dort et c’est reparti pour une nouvelle journée !

– C’est quoi la suite pour toi ? Quels sont tes objectifs ? 

Mon objectif est bien sûr de participer aux championnats d’Europe U16 cet été avec l’équipe de France. Après on travaille en cette fin de saison pour se préparer à jouer en Ligue Féminine ou pourquoi pas, si j’en ai l’occasion, d’aller en Amérique pour découvrir une autre façon de jouer et de s’entraîner. J’intègrerai le centre de formation de Villeneuve d’Ascq la saison prochaine pour continuer à progresser et bosser dur afin d’atteindre mes objectifs et être le meilleur possible.

– Qu’est-ce que nous pouvons te souhaiter ?

On peut me souhaiter que le championnat d’Europe est lieu cet été malgré la crise sanitaire qui nous empêche tous de disputer le championnat depuis 1 an maintenant. Et d’atteindre mes rêves qui sont aujourd’hui mes objectifs.