Ludovic Puigcerber, CTF du CD59 et du CD62, dans le staff de l’Equipe de France U16.

Ludovic Puigcerber, CTF du CD59 et du CD62, dans le staff de l’Equipe de France U16.

Conseiller Technique Fédéral du Nord et du Pas-de-Calais depuis peu, Ludovic Puigcerber a réintégré cet été, le Staff de l’Equipe de France U16 masculin. Déjà présent lors de la campagne précédente, il a rejoint le groupe et son staff au début de l’été pour préparer le Championnat d’Europe en Italie (du 9 au 17 août).

Ludo nous a accordé quelques minutes pour nous en dire un peu plus sur son rôle au sein du staff français.

 

Bonjour Ludo, pour ceux qui ne te connaissent pas encore, peux-tu nous raconter ton parcours d’entraîneur jusque ici ?

J’ai démarré le coaching à l’âge de 18 ans, j’ai saisi une opportunité on va dire : je devais être assistant des U17 France du BC Douai, et je me suis retrouvé coach de l’équipe U17 régions pendant 2 ans, puisque le coach initialement prévu n’a pas fait la saison. J’ai ensuite coupé quelques années pour me consacrer à mes études. J’ai repris le coaching à Ronchin sur les U22 puis les seniors promo région (avec une montée en excellence) et j’ai enchaîné les diplômes (initiateur, CQP1, CQP2). Première expérience en championnat de France jeune à Denain sur les U15 Elites, l’année de mon DE-JEPS, tout en encadrant des équipes en région à Dechy (des U13 à la pré-nat). Je suis depuis 2 ans coach au sein du LMBC sur les U15 Elites et les U13 régions la saison dernière.

En parallèle, je suis CTF en charge de la formation des cadres pour le CD59 à mi-temps, et depuis quelques mois CTF pour le CD62 en remplacement de Frédérique Damiens, jusque décembre sur un autre mi-temps.

 

Comment as-tu appris ta sélection pour rejoindre le staff de l’équipe de France U16 ?

L’an passé c’était plutôt surprenant et inattendu, j’ai passé après mon DE-JEPS, le diplôme d’assistant vidéo (DAVB), ce qui m’a mis automatiquement sur les listes des personnes susceptibles d’intégrer un staff équipe de France. J’ai reçu un texto de Nicolas ABSALON (notre formateur) qui me dit « est ce que tu es dispo cet été ? Si oui l’entraineur de l’équipe de France U16 va te contacter … », j’ai dit oui sans vraiment réfléchir, et le coach m’a appelé pour me proposer d’intégrer son staff pour la prépa et la campagne. J’ai forcément accepté. C’est un moment vraiment fort en émotion où tu ressens beaucoup de fierté ! Le coach m’a fait confiance et m’a aussi responsabilisé, donc forcément ça donne beaucoup de motivation. Après le championnat d’Europe de l’an passé, je pense qu’il était satisfait de mon travail et m’a proposé de continuer si je le souhaitais et si j’étais disponible. Sachant que l’emploi du temps est chargé (début le 22 juin pour finir le 18 août). Ma femme et mon employeur étant d’accord pour que je reparte, j’ai très rapidement accepté !

 

Comment s’est passé ton intégration et comment t’es-tu préparé pour aborder cette nouvelle aventure ?

J’intègre le staff uniquement pour la prépa, alors que l’équipe a fait un tournoi en Turquie et un en France en février puis avril. Mais j’étais tenu au courant des résultats et de ce qu’il se passait avec les coachs, donc je n’étais pas non plus « déconnecté » de l’équipe. J’ai également raté le stage à Berlin en raison de mon mariage, donc j’étais un peu en découverte en arrivant à Petit Couronne mais tout se passe très bien. Le coach est le même, le staff médical également et je connais un des deux assistants, donc pas de gros soucis d’intégration (ce qui est rarement un souci pour moi de toute façon). Durant la saison, il y a également des contacts avec le coach lorsqu’on croise le Centre Fédéral ou par téléphone.

Au niveau des joueurs, je connaissais un peu plus personnellement Floriant Louart qui était au pôle espoirs de Wattignies et Nathan De Sousa qui était au pôle de Saint Quentin et avec qui j’avais fait un CIZ. Ainsi que Yohann Traoré et Naoll Balfourier qui était déjà dans le groupe l’année dernière. La plupart des autres, je les connais indirectement, soit pour les avoir vu jouer lors du CIZ, soit en les jouant en championnat de France avec Lille comme Armel Traoré, Brice Dessert et Hugo Mienandi.

 

Quelles sont tes missions, ton rôle principal, au sein du groupe France ?

Mon rôle est d’être l’assistant vidéo de l’équipe. Je fais parfois un peu de terrain sur des échauffements ou du travail individuel, et je participe aux entrainements, mais la plus grosse partie de mon travail se passe derrière l’ordi ou la caméra.

Pendant la prépa, je filme les entraînements et on fait des retours sur des points spécifiques lors des séances vidéo qui peuvent être individuelles ou collectives. Dès que l’on démarre les matchs amicaux, j’encode le match en direct avec « sportscode » afin d’avoir le plus gros du travail déjà fait. Ensuite on se réunit avec le staff et on décide de ce que l’on veut montrer lors de la séance vidéo du lendemain, et je prépare les montages, c’est à partir de ce moment que les nuits deviennent courtes !

Pendant la compétition, étant donné que nous sommes 3 assistants, je m’occupe essentiellement du scouting des adversaires. Je prépare pour chaque match un « scouting report » version papier sur les 5 joueurs majeurs de l’équipe que l’on va affronter, les forces de l’équipe, les faiblesses, des stats (possessions jouées, rentabilités off et def, etc), les temps forts des systèmes et je distribue le document à chaque joueur le matin au réveil pour les plonger rapidement dans le match.

Je présente ensuite les points cités dans le « scouting report », en vidéo, pour que les joueurs puissent « connaître » leurs adversaires. Puis lors de la 2e séance vidéo du jour de match, on montre les systèmes adverses et nos choix défensifs. On essaye de faire en sorte que cette vidéo soit un entraînement à part entière car nous n’avons que 45 minutes d’entrainement par jour.

 

Vous disputez en ce moment le tournoi de la Pommeraye. C’est quoi la suite pour toi et pour le groupe, avant l’Euro en Italie ?

On joue 3 matchs ici contre la Belgique, la Slovénie et l’Italie. Ensuite petite coupure de 3 jours pour recharger les batteries (et faire les lessives). Mais je dois préparer le retour vidéo du tournoi, donc il y a quand même du boulot ! Ensuite tout s’enchaine : jeudi on part en Croatie pour faire 2 jours d’entrainement et 2 matchs amicaux contre les Croates, on revient 4 jours à Vernon pour s’entrainer et on termine avec 2 matchs amicaux au Monténégro. On rejoindra ensuite l’Italie pour les derniers réglages collectifs puis pour un dernier match amical et nous voilà arrivés au championnat d’Europe.

Le programme est très chargé et intense, et le rythme de la compet, encore plus. On joue 7 matchs de haut niveau en 9 jours, avec un entrainement et deux séances vidéo par jour, plus les matchs de nos adversaires que nous allons voir en direct. Donc quand on rajoute les temps de trajet, les repas et le travail autour de la vidéo, il ne reste plus beaucoup d’heures de sommeil !  Mais j’appellerais ça de la « bonne fatigue » car au final le fait de représenter son pays et de disputer une compétition de ce niveau, ça n’a pas de prix ! Sans parler de la chance que j’ai de vivre cette expérience.

 

Ludovic Puigcerber, debout, à droite, avec l’Equipe de France U16